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Les voyages de Fanny
13 décembre 2010

Départ

V13- Je quitte l’île. Notre petit ferry est ballotté dans l’orage, pas un espace au sec dans ce bateau ouvert à tous vents. Pas de bouée, ni de canot, ni de gilets, seule l’écume des vagues qui danse la sarabande. Nous sommes comme figés sur place, englués. Les aiguilles du temps n’avancent plus. Seul, le ronronnement du moteur résonne comme un écho rassurant aux battements de mon pouls. La mer est encre liquide, nappe d’essence. Le gros de l’orage est resté sur Ko Tao, mais sa queue nous retient encore. Le vent violent rabat des gerbes mousseuses sur les gens, entassés au niveau de l’eau. L’horizon perle de nuages voraces. La peur me fait écrire pour exorciser mes angoisses. Même mon stylo s’enlise dans le papier. Comment trouver refuge dans cet univers liquide et déshumanisé ? En créant un fil imaginaire entre les terres lointaines émergeant du brouillard. Le bateau se cabre, résistant courageusement à chaque assaut.

Enfin sur la terre ferme, je gagne un minibus ultra luxe, et puis Bangkok dans la nuit. Les hommes construisent sans relâche des routes aériennes sur des pylônes en béton. Ville monstrueuse où seul, le niveau terre ne suffirait pas. Poussières dans l’air, dans le nez, dans la gorge. Poussières acérées dans les yeux. Ebullition perpétuelle, la foule dans les bus et dans les rues.

Le bus n°59 me mène loin vers l’aéroport. Confiance toujours, ça pourrait être vers ailleurs. Au loin, un avion décolle. Je suis dans la bonne direction. Nuit d’insomnie dans l’aéroport glacé. Départ et retour enfin.

S24- Paris est couvert de nuages. L’aéroport est jonché de papiers sales. La fatigue de l’insomnie noie ce retour dans une langueur indéfinie. Chez ma sœur, le jardin est humide et verdoyant, ma chatte heureuse et câline. La journée passe sans trouver ni existence ni tangibilité.

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