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Les voyages de Fanny
13 décembre 2010

Mardi 9


Nous gagnons la gare des bus vers huit heures trente, pour apprendre que le prochain départ pour la Gaspésie n’aura lieu qu’à onze heures. Pas même l’idée de prendre quelque chose à manger, une attente simple, une sorte de réveil prolongé.

Le bus stoppe toutes les cinq minutes, incroyablement lent, mais il a l’avantage de nous faire longer le fleuve-mer. Petite halte ultra-rapide, suffisante pour acheter un casse-croûte infâme : pâte de poulet sauce sucrée dans pain de mie.

A cinq heures, nous atteignons Sainte-Flavie, notre étape du jour. L’auberge est tenue par un peintre sculpteur mystique. Sur la grève, des radeaux jalonnent les rochers, recouverts à marée haute. Des statues de béton semblent venir vers le rivage, sans bras, ni jambes, étonnamment courbes, pareilles à des vers, érigées comme des sexes. La maison est couverte de peintures, encadrée d’épouvantails. Un monde fantôme dans un désert de brume. A l’intérieur, une musique soporifique, d’autres peintures et des textes naïfs sur l’intuition, soigneusement encadrés.

Notre chambre est coquette et très calme. Nous dînons dans un des deux seuls restaurants restés ouverts. Heureusement, la faiblesse de mon genou nous a empêchés de chercher plus loin, car au-delà plus rien ne semble vivre. Sur le retour, nous observons des pêcheurs, installés sur la jetée, malgré le froid et le brouillard. Ils lancent des lignes fragiles que l’on voit scintiller malgré la distance.

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