La sieste.
La sieste est très longue au mois d’août, quatre ou cinq heures à l’abri d’un rocher. Seul avec ses pensées. Valentin prend un cours de langue touareg. En échange, il donne un cours d’informatique non appliqué à Mohammed, à l’aide du seul magazine qu’il a emporté de France. Il apprend également à faire le thé et à le verser de façon à ce qu’il fasse une belle mousse et à fabriquer la taguella que l’on met à cuire sous le sable, dans les braises. Son regard s’éclaircit chaque jour, les traits de son visage se détendent. Pendant les pauses, Khibba fait sécher de la viande sur les rochers brûlants. Rien ne pourrit ici, rien ne disparaît. Souvent, les endroits que nous choisissons pour nous y arrêter sont sales, couverts de détritus, canettes et sacs en plastique. Si personne ne les enlève, ils témoigneront de notre présence dans les prochains millénaires.